Belle journée pour rêver... [pv Emi]

Date d'inscription : 29/11/2009

Il y a vraiment trop de monde ici, je me demande s’il y a un endroit où l’on peut être en paix dans cette pension !

Cette avec cette idée fixe que Raito parvint sur le toit, il s’était réfugié sur l’île pour avoir la paix, mais ses contacts avec les habitants n’avaient pas été franchement une réussite et l’alter égo du jeune homme ne l’avait pas franchement aidé à se faire des amis. Il n’avait pas abandonné cet objectif, en fait, il l’avait seulement mis en pause, il y avait sa famille, c’était déjà pas mal.

Le dos contre la barrière, Raito repensait avec nostalgie aux longues heures qu’il passait, couché dans l’herbe, regardant passer les nuages. Chose étrange pour lui, enfant, il n’avait jamais eût l’occasion de voir ces masses de gaz flottantes car il se trouvait bien au dessus de celles-ci, mais arrivé sur Terre, il était tombé sous leur charme. Il y a avait bien plus qu’une raison à cette fascination, la diversité des formes qu’ils pouvaient prendre l’amusait, leur lent passage au dessus de lui l’apaisait mais la principale raison était, Raito préférait ne pas y penser, qu’ils masquaient l’espace où se trouvait encore l’épave de la station orbitale où il était née.

-Vous qui semblez fuir la folie des hommes,
Emportant nos doutes au lointain
Ne prenez pas la forme
Des soucis de demain.

La poésie… C’était aussi quelque chose qu’il aimait, ça lui occupait assez l’esprit pour qu’il ne pense pas à ses problèmes. Il entrait alors dans un monde de rimes où il se sentait chez lui, à l’abri de la solitude.

-Enfermé entre quatre murs
Mon âme ne peut rejoindre
Ce paradis tellement pur
Où la vie ne peut s'éteindre.

Il était totalement apaisé maintenant, fermant les yeux, il se retrouvait allongé dans une plaine en Irlande, lorsqu’il avait visité ce pays, il avait été frappé par la beauté du paysage et par la pureté de l’air… Cette pension y ressemblait dans un certain sens, même s'il n'était pas couché dans l'herbe, le reste était presque semblable. Le ciel était dégagé mais quelques nuages se déplaçaient paresseusement, il y avait une petite brise qui transportait plusieurs odeurs venant des bois environnant. L'ambiance était décidément trop parfaite, il ne restait qu'un seul détail, contingent peut être mais manquant quand même: une personne avec qui partager cette situation en tout sérénité.

-J’y ai abandonné mon âme
Et quand je me mets à rêver,
Je ressens encore le calme
De ces douces journées d’été…

Date d'inscription : 06/09/2009

Un jour qui paraissait comme les autres une soudaine envie de changer tout ça. Et voilà, Emi était sur le toit, peut-être pour prendre des photos, peut-être pour regarder au loin et oublier. Pour regarder au loin et oublier ses tourments. « À vous dirai-je maman, ce qui cause mon tourment ... ». Sauf que Maman n'est plus là, il faudra faire sans et dire ses tourments au ciel, dans l'espoir qu'il l'écoute. Un confident plus qu'inhabituel, pour des tourments plus qu'inhabituels. Seule devant le ciel elle va pouvoir se confier, seule devant le ciel avec comme seul témoin de cette rencontre les nuages. Tu pourrais paraître si idyllique si Emi ne s'était pas rendue compte qu'elle n'était pas seule. Il y avait un garçon, un jeune homme plutôt bizzare, il devait avoir à quelques choses près l'âge d'Emi mais possédait des cheveux gris. C'est clair que ce n'était pas banal. Il disait quelque chose, Emi comprenait le refrain de la douce mélodie de la poésie.

« -Vous qui semblez fuir la folie des hommes,
Emportant nos doutes au lointain
Ne prenez pas la forme
Des soucis de demain.

Enfermé entre quatre murs
Mon âme ne peut rejoindre
Ce paradis tellement pur
Où la vie ne peut s'éteindre.

-J’y ai abandonné mon âme
Et quand je me mets à rêver,
Je ressens encore le calme
De ces douces journées d’été… »

La poésie a toujours fasciné Emi, mais elle est bien incapable d'en écrire un vers, trop de règles, trop de choses à respecter. Elle a bien pensé a écrire des poésie dadaïstes mais la poésie dadaïste n'est pas une poésie selon elle. Il n'y a plus de mélodie, plus cette sonorité. Bien qu'elle ai beaucoup de respect pour certains poétes dadaïstes. Elle se contentait de lire, de lire des poèmes connus.

Elle avança vers le jeune homme, d'un pas léger comme si elle était dans les nuages, comme si le ciel lui ait ouvert ses portes, elle se gardait de faire du bruit, pour entendre un peu plus de la poésie du jeune homme. Puis il y eut un moment de blanc, Emi prit la parole.

« Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Arthur rimbaud

J'aime Rimbaut, pas toi ? »

C'était assez minable. Le jeune homme venait de débité une si belle poséie, certainement écrite par lui même et notre jeune et fougueuse Emi lui avait répondu une de ces - quoique belles - poésie d'Arthur Rimbaut. C'est vrai qu'Emi aimait Rimbaut, elle en collectionnait les ouvrages recueils de ses poésies. Elle l'admirait. Elle l'admirait pour sa capacité à avoir écrit très jeune, pour la magnificence de ses texte. Elle aimait ses texte, le tout ne s'explique pas.

L'inconnu ne connaissait pas son nom, elle ne connaissait pas son nom. Emi avait toujours rêvé d'une rencontre de ce type,« le bel inconnu et la belle inconnue se parlèrent puis se quittèrent, ne gardant que des souvenirs que l'on ne peux pas nommer, simplement se rappeler que l'instant était magique ». Peut-être que ça ne se passerait pas ainsi, auquel cas elle continuerait de rêver à cet instant, ou alors cela se passerait ainsi et ce scénario type se réaliserait. Enfin.

[Mouais ...]

Date d'inscription : 29/11/2009

Raito venait de découvrir qu’il n’était pas seul. L’effet de surprise le laissa sans voix, du moins jusqu’à ce qu’une jeune fille s’avança vers lui. Elle avait de longs cheveux bruns et semblait, d’après sa démarche, assez confiante. Alors qu’elle s’avançait vers lui, Raito l’entendit déclamer un poème de Rimbaud, il était très beau, presque mélancolique… Mais le jeune homme aimait ce style d’écriture, il avait longtemps lu avant de commencer à écrire, et Rimbaud était l’un de ses auteurs préférés.

L’inconnue demanda alors s’il aimait Rimbaud… Que pouvait-il dire d’autre que « oui » ? A l’effet de surprise s’ajouta un léger trouble dans les pensées de Raito, l’inconnue était décidément très belle ! A sa vu, le jeune homme avait eût le souffle coupé. Il fallait bien répondre quelque chose, mais le hic, car il y a toujours un hic dans ce genre de moment, c’était que le jeune stormrider était un peu trop intimidé pour répondre. Il pensa alors à une certain méthode de concentration que lui avait transmit Rindo, il fit le vide dans son esprit et repensa à la lourde tache qui l’attendait lorsqu’il serait de retour auprès de ses compagnons. Cette méthode semblait marcher, et c’est avec une voix presque détendu qu’il répondit :

-Oui, j’aime bien Rimbaud, même si je préfère Baudelaire.

Le jeune homme se maudit ensuite cent fois pour cette réponse minable, il fallait qu’il se rattrape ! Alors qu’il réfléchissait, l’un de ses premiers poèmes lui revint très nettement, il parlait de deux déesses jumelles…

Hmm… La première strophe pourrait faire l’affaire, peut être… on va voir.

Tout en regardant l’inconnue, il déclama :

-Choisie par ceux qui habitent les cieux
Lors de la première pleine Lune.
Attendue comme un présage de dieux,
Ils t’on choisie, oh chevelure brune.
Rassure tous les malheureux,
Eblouissante déesse des dunes.

Il détourna ensuite son regard, essayant désespérément de cacher son embarra, cela pouvait être vraiment TRES embarrassant de dire ces vers, et il n’avait réalisé cela qu’après. Voulant encore une fois rattraper son erreur, il s’excusa à la jeune fille :

-Je suis désolé, mes vers ne sont pas vraiment comparable à ceux d’un grand auteur comme Rimbaud !

Réalisant enfin qu'il était encore assis, il se leva précipitamment et attendit la réaction de l'inconnue

Date d'inscription : 06/09/2009

La poésie. De quoi détendre Emi qui s'endormirait presque. Non pas qu'elle s'ennuie, au contraire. La poésie est pour elle un petite berceuse, douce mélodie aux vertus relaxante. Raito y mettait le ton, le ton juste et doux qui sublimait plus encore la beauté de la poésie. C'était vraiment beau. Cela lui rappelait un peu tout. Mais surtout sa mère. Sa mère avait une voix très douce et qu'elle le veuille ou non ses paroles faisaient toujours une sorte de mélodie. Ce n'était pas un caractéristique flagrante mais assez pour qu'Emi s'en rende compte. Même quand elle était énervée, ce qui était rare. Ses paroles prenaient la tournure d'un tragédie chantée à l'opéra. Emi à son grand désespoir n' a pas hérité de la belle voix de sa mère, c'est plutôt son frère qui a une voix mélodieuse. Emi a une voix un peu rauque mais tout de même assez féminine.

Elle avança sur le toit, afin d'aller s'appuyer, se caler, contre les barrières et observer. La ville était belle en cette heure. Quelques ultimes commerçant tentaient de vendre leur bric et leur brocs, d'autres rentraient, d'autre encore s'apprêtaient à ouvrir. Emi regarda le ciel qu'elle avait tant regarder, peu à peu les nuages beaux et blancs disparaissaient pour laisser place à d'horribles et immenses nuages noirs.

-Je suis désolé, mes vers ne sont pas vraiment comparable à ceux d’un grand auteur comme Rimbaud !

Ce n'était pas du Rimbaut, c'est vrai. Mais c'était beau.

« Rimbaut est presque inégalable. Tes vers sont beaux et peu importe la comparaison que l'on peut faire ou non aux vers de Rimbaut. »

Les nuages amenèrent avec eux de la pluie, fine et délicate pour l'instant mais cela risquait de se gâter. Mais tan-pis car Emi aime la pluie, bien plus que ce soleil. Car ses larmes peuvent se mêler aux gouttes et ses tourments peuvent disparaitre en même temps que la pluie.

Oh oui, Emi aime la pluie.

[Court Court Oo]

Date d'inscription : 29/11/2009

La jeune femme s'était appuyé contre les barrières pendant que Raito déclamait ses vers,
tient... ça aurait put faire une rime... Après avoir entendu les excuses de l'adolescent, l'inconnue n'avait pas tenté de l'enfoncer et de l'embarrasser, bien au contraire, elle lui avait dit des choses plutôt encourageante et fit disparaitre l'air un peu pitoyable de Raito.
Le jeune homme se posait plusieurs questions sur son interlocutrice: qui était elle? était-ce une étudiante de la pension? surement. Enfin bref, des questions plutôt banales pour une rencontre entre deux inconnus. Mais Raito sentait qu'il ne fallait pas les poser, si elle voulait vraiment savoir qui il est, elle demanderait...

Le jeune homme avait souvent vécu, à travers ses nombreuses lectures, des rencontres de ce type, deux inconnus parlant de tout et de rien et repartant chacun de leur côté tout en ignorant le nom de celui avec qui ils avaient discuté. L'aspect mystérieux de la scène dégageait une certaine attractivité en elle même et il serait toujours bon de se présenter lors d'une rencontre future et impromptue.

Raito se fit tirer de ses pensées par un changement d'atmosphère, il leva la tête et vit de gros nuages noirs apportant leur lot de pluie et autres joyeusetés climatiques. Il ne détestait pas particulièrement la pluie, il ne l'aimait pas à la folie non plus, en fait, qu'il pleuve ou pas, le jeune homme aimait être dehors. il fut étonné de voir que la jeune fille restait aussi sous la fine averse qui présageait une bonne douche. Généralement, les gens battaient en retraite, à la recherche d'un abris, dès les premières goutes... Pas elle, pas lui non plus, il se tenaient droits devant ces vagues de pluie qui les mouilleraient à coup sur.

-Envoutante jeune fille, placée
Sous le signe de Hadad,défends nous
De toutes les tristesses non cherchées
Qui ne déclencheraient que ton courroux.

Observant alors la jeune inconnue sous la pluie, il enleva sa veste et la plaça sur les épaules de son interlocutrices, dont les vêtements mouillées ne devaient pas totalement la protéger de l'eau. Par chance, sa veste était imperméable... Il s'appuya lui aussi contre la barrière.

-Le vent est un peu froid, je ne voudrais pas que tu attrapes froid à ma place. Dans mon pays, on dit que les gouttes de pluie sont le lien entre les humains et la terre: l'eau coule sur nous et emporte nos péchés au cœur du monde... Ça serait tellement bien, tu ne crois pas?

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